Il est bien connu que, tant en matière de référencement naturel que de référencement payant, la vitesse de chargement de votre site web influence sa position sur la SERP. En ce qui concerne le SEO, Google annonce clairement la couleur,  puisque depuis juillet 2018, la « Speed Update » a été mise en production. Pour ce qui est du SEA, le temps de chargement peut impacter votre «  Quality Score » et dès lors pénaliser les performances de vos campagnes. Mais qu’en est-il des indicateurs relatifs à la performance de votre business ?

Quel est l’impact réel de la vitesse sur mes conversions ?

Si vous avez déjà eu l’opportunité d’étudier et d’analyser de manière précise la vitesse de chargement de votre site Web, il est possible que vous ayez été confrontés aux résultats alarmants de nombreuses grandes entreprises qui avancent des taux de conversion plus faibles, ainsi que des taux d’abandon en hausse comme conséquences d’un temps de chargement trop important. Pendant que Google annonce 2 secondes de temps de chargement comme seuil limite, Forrester inquiète en indiquant des taux d’abandon extrêmement élevés suite à des temps de chargements excédant 3 secondes. Cependant, ces chiffres sont-ils vraiment réalistes ?

2 secondes = « le seuil d’acceptabilité pour un site de e-commerce ».

(Maile Ohye, Google)

Il y a quelques années, Google annonçait donc que 2 secondes de temps de chargement était le seuil acceptable pour un site de e-commerce.

Or, selon une étude réalisée par Royal Pingdom en 2018, parmi le top 100 des sites de e-commerce en termes de nombre de visiteurs, seulement 39% d’entre eux respectent ce temps de chargement de référence fixé à 2 secondes, et 99% d’entre eux chargent en 5 secondes ou moins. Il semble, par conséquent, que de nombreuses entreprises ont encore un long chemin à réaliser avant d’atteindre cet objectif. Ces 2 secondes de temps de chargement : vision réaliste ou plutôt idéaliste ?

WebPerf top 100 e-commercer

2 secondes de temps de chargement : Qu’en pensent les consommateurs ?

Attentes VS. Réalité

Du côté des consommateurs, selon KonversionsKRAFT et Forrester, les attentes semblent être alignées sur cette même vision, avec des résultats annonçant respectivement que 53% et 47% d’entre eux espèrent qu’un temps de chargement d’une page sera inférieur ou égal à 2 secondes. Forrester affirme également que 40% des consommateurs abandonneront un site web si une page met plus de 3 secondes à charger.

Si nous appliquons ces résultats à l’étude réalisée par Royal Pingdom, cela signifierait qu’une grande majorité des sites de e-commerces n’enregistreraient qu’un faible niveau de trafic. Cependant, il n’en n’est rien. Il est donc important de préciser que, même si certains consommateurs décident, en effet, de quitter le site après 3 secondes de chargement, d’autres sont plus patients et quittent seulement le site après 6, 7, 8 voir 10 secondes ou plus. Dans cette optique, il est nécessaire de prendre en compte le contexte ainsi que l’avancement des consommateurs dans le canal de conversion. Quel client aurait envie de quitter directement une page après avoir passé 5 voir 10 minutes à faire son choix parmi ses articles préférés et compléter ses coordonnées ?

Quelle est influence sur leur parcours en ligne ?

En ce qui concerne l’indicateur de taux d’abandon, KissMetrics a justement mis en avant le fait que deux secondes supplémentaires de temps de chargement durant une transaction pouvaient résulter en un taux d’abandon grimpant jusqu’à 87%, un résultat nettement supérieur au seuil de référence de 67%.

Après avoir réalisé des analyses chez quelques-uns de nos clients dont les sites affichaient des temps de chargement faibles, moyens et élevés (calculés sur base de 3 outils de mesure de vitesse), il nous semble que ces chiffres sont assez pessimistes. En effet, en prenant comme base de notre analyse une entreprise avec un temps de chargement moyen légèrement supérieur à 2 secondes, nous avons calculé que celle-ci perdait environ 34% de ses clients à la fin de son processus de conversion suite à la vitesse de chargement. Réalisant le même calcul pour une entreprise avec un temps de chargement équivalent au double, son taux d’abandon théorique s’élèverait à 60%. Finalement, une entreprise dont le temps de chargement est extrêmement élevé et se situe aux alentours de 12 secondes perdrait environ 82% de ses clients potentiels. Malgré des temps de chargement conséquents, un taux d’abandon de 87% simplement dû à l’attente semble élevé pour ces entreprises.

Qu’en est-il du taux de conversion ?

Finalement, parlons d’un des indicateurs les plus importants si vous possédez un site de e-commerce : le taux de conversion. Selon KissMetrics, une seconde supplémentaire dans le temps de réponse d’une page peut réduire les conversions de 7%. Malgré un impact reconnu du temps de chargement sur le taux de conversion, il est nécessaire de souligner le verbe « pouvoir » utilisé afin de nuancer l’importance de cet impact. En effet, il est apparu chez un de nos clients qu’une augmentation de 4 secondes de temps de chargement des pages par rapport à l’année précédente n’avait eu aucun impact sur le taux de conversion. De plus, celui-ci est même apparu plus élevé à certaines périodes !

Les différentes analyses réalisées dans le cadre de cet article permettent donc de challenger les résultats présentés comme sources de référence et mettent en avant l’importance d’une analyse au cas par cas en ce qui concerne les conséquences réelles relatives à la vitesse de chargement.

Envie d’en savoir plus sur votre vitesse de chargement et son impact ? Dans ce cas, n’hésitez pas à nous contacter pour une analyse de données spécifique à votre entreprise !

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